#67 Fédération française du prêt à porter féminin – Yann Rivoallan au festival We Are French Touch

Si je vous dis que les créatifs ont le pouvoir de changer le monde. Que me répondez vous? J’ai commencé chaque interview de cette série spéciale de podcast enregistrée à la We are French Touch de cette façon. Rendez-vous avec Yann Rivoallan, président de la Fédération française du prêt à porter féminin, à l’occasion du festival We are French Touch pour parler du pouvoir des emotions comme moteur interne de la création. “Sans créativité, on ne peut pas justement innover. Et si on n’innove pas, on ne peut pas avoir de société qui perdure. Donc la créativité est essentielle à toutes les industries, évidemment. Encore plus dans les industries créatives.” Je laisse tout de suite la parole à mon invité, Yann Rivoallan au micro de 2goodmedia.

Que peut vous apporter ce Podcast ?

Mon invité est Yann Rivoallan, une conversation podcast enregistrée en direct du Festival We are French Touch

Voici les sujets abordés dans notre conversation enregistrée Live avec Yann Rivoallan durant le Festival We are French Touch à Paris :

• Comprendre ce qu’est le festival We are French Touch
• L’esprit de partage et d’échange sur les réseaux sociaux au sein de la French Touch
• Quelle est la mission de la Fédération française du prêt à porter féminin
• Le pouvoir des émotions comme moteur interne de la création
• Comment appréhender les enjeux du métavers et de la réalité virtuelle
• Comment injecter de l’humain dans cette industrie

Qu’est-ce que le festival We are French Touch?

Pour l’expliquer simplement, j’ai coutume de dire que la French Touch c’est comme la French Tech pour les start-ups de la Technologie, mais dans les industries créatives

Delphine, Founder of 2Goodmedia

Le festival We are French Touch, c’est LE RDV immanquable des industries créatives françaises. Ce festival annuel est réalisé en co-création entre We are_ le Club des industries créatives (cf photo du siège de We are_ ci-dessus) et la BPI, la Banque Publique d’investissement qui accompagne les entrepreneurs.

Le but du festival We are French Touch est de promouvoir la transversalité des industries créatives dans tous les secteurs des industries culturelles et créatives (ICC) .

Pour l’expliquer simplement, j’ai coutume de dire que la French Touch c’est comme la French Tech pour les start-ups de la Technologie, mais dans les industries créatives, c’est à dire la mode, les jeux vidéos, les médias, la musique, le cinéma, etc. Je ne sais pas si je suis plus claire là. Et le dénominateur commun de ces industries c’est la créativité et l’innovation. Les leviers du digital et des nouvelles technologies (Web3, NFT, Métavers, AR, VR, etc) sont bien évidemment au coeur du développement des industries de la French Touch.

Je pourrais aussi dire que la We are French Touch en fait c’est nous tous : speakers et participants de cette journée exceptionnelle de rencontres et de networking,

Je vous emmène dans ce podcast chez We are_ , au 73 rue du Faubourg Saint-Honoré, dans l’ancien musée du parfum, juste en face du Bristol. Une adresse prestigieuse et un écrin ce magnifique immeuble haussmannien avec son jardin comme un havre de paix au cœur du 8^e. Le club parisien héberge le plus grand événement qui célèbre les talents des industries créatives françaises. Entrepreneurs, dirigeants sont invités à raconter leurs expériences entrepreneuriales dans ce lieu de convivialité et d’ouverture où l’on peut discuter, networker, trouver de futurs partenaires.

Qui suis-je ?

Delphine [00:00:08] Je suis Delphine Souquet et je vous souhaite la bienvenue sur 2Goodmedia. On m’appelle un peu la Loïc Prigent du podcast car ma spécialité, c’est de couvrir en podcast les backstages des grands événements des industries créatives en France et à l’étranger. On est bon. C’est parti!

Intro sur ce Podcast enregistré au festival Weare French Touch

On dit des créatifs qu’ils sont inspirants, hypersensibles… On dit rarement d’eux qu’ils sont entrepreneurs

Delphine, Founder of 2Goodmedia

Delphine [00:00:54] Créatifs Entrepreneurs. Deux mots qui ne vont pas forcément bien ensemble. On dit des créatifs qu’ils sont inspirants, hypersensibles, humains, parfois capricieux. On dit rarement d’eux qu’ils sont entrepreneurs. Ce mot serait réservé aux businessmen. Pourtant, dans l’industrie de la mode, eh bien non! Aujourd’hui, j’ai rencontré des hommes et des femmes qui ont la double sensibilité créative et business, comme Yann Rivoallan, patron de la Fédération du prêt à porter féminin, qui représente plus de 600 marques en France et dans le monde. Je lui ai demandé si, selon lui, les créatifs de la French touch ont le pouvoir de changer le monde? Je le rencontre à la sortie de sa masterclass, très suivie aujourd’hui sur le thème de la mode responsable, international et rentable.

L’esprit de partage et d’échange sur les réseaux sociaux

• 

Delphine Bonjour Yann, Delphine, fondatrice de 2Goodmedia. C’est un media indépendant. Podcast, digital, web et newsletter qui s’intéresse à la transformation des industries créatives, en particulier la mode et l’art. Et ma spécialité, c’est de couvrir des événements comme aujourd’hui en documentaire, pour expliquer ce qui se passe. Et puis aussi donner la parole aux protagonistes, que ce soient des artistes, des créatifs, des CEOs pour parler justement de cette transformation de l’industrie. Et je suis contente de te rencontrer aujourd’hui parce que tu es quelqu’un qui aime parler, sur LinkedIn tu es très actif et tu transmets beaucoup de ta vision. Est ce que l’échange pour toi, parler de cette industrie, c’est quelque chose d’important? On sent qu’il y a une passion qui t’anime.

Yann Rivoallan [00:02:39] Il y a deux parties. La première, c’est parler, c’est s’engager qui appartient au monde, s’oblige à donner la parole. On s’oblige à pouvoir montrer ses valeurs, on s’oblige à se transformer à travers l’intégralité des actes qu’on a pu donner. Le deuxième, c’est donner, c’est aussi recevoir. Et chaque fois qu’on donne des informations à ce moment là, on a automatiquement un retour. Et c’est grâce à ce retour aussi que j’apprends à mon tour. Donc c’est un double phénomène en fin de compte, qui est finalement très égoïste puisque chaque fois que je donne, j’apprends et chaque fois que je donne et que les gens me répondent, j’apprends encore plus. Donc, plus je parle, plus j’exprime justement mes valeurs et mes envies. Plus j’ exprime la mission dans laquelle je suis et plus derrière, j’apprends au fur et à mesure.

La mission et le rôle de Yann Rivoallan

Delphine [00:03:17] Et est ce que tu pourrais m’expliquer justement cette mission que tu as pour la Fédération française du prêt à porter féminin.

Yann Rivoallan [00:03:23] La mission du prêt à porter féminin, elle est déjà pour tout un écosystème puisque c’est près de 600 marques au total qu’on accompagne, des marques qui sont aussi des façonniers, puisqu’on a beaucoup de fabricants. Il y en a évidemment beaucoup de marques qui sont par exemple BA&SH ou Figaret sont membres, voire administrateurs de la fédération. Sur cet écosystème, on a trois grandes missions, il y a une première mission qui est la relocalisation, la capacité de pouvoir développer le prêt à porter en France. La deuxième sur la responsabilité à la fois évidemment dans la partie environnementale, mais aussi sur la partie inclusive. Et la troisième, c’est l’innovation. Et l’innovation, elle va bien sûr dans le développement de l’e-commerce, mais elle se va aussi dans les deux premières missions parce qu’on ne pourra relocaliser et on ne pourra être responsable aussi sans innovation.

Les créatifs ont-ils le pouvoir de changer le monde?

oui, sans créativité. On ne peut pas justement innover. Et si on n’innove pas, on ne peut pas avoir de société qui perdure

Yann Rivoallan, enregistré au festival We are French Touch

Delphine [00:04:06] J’ai une question que je pose toujours donc aux intervenants sur le podcast pour cette journée French Touch si je te dis que les créatifs ont le pouvoir de changer le monde. Est ce que c’est quelque chose qui résonne?

Yann Rivoallan [00:04:17] En fait, prendre un autre exemple qui est. Les militaires en France font appel à des auteurs de science fiction pour justement pouvoir imaginer comment seront les guerres d’ici 20, 30, 40 ou 50 ans, puisqu’un militaire ou n’importe quel entrepreneur en général il voit son business demain et demain, il doit trouver justement ces facteurs qui font que son entreprise va pouvoir se développer. Il va pouvoir payer ses collaborateurs et ainsi de suite, alors qu’un auteur de science fiction imagine un futur. Donc ça revient sur justement la question initiale qui est oui, sans créativité. On ne peut pas justement innover. Et si on n’innove pas, on ne peut pas avoir de société qui perdure. Donc la créativité est essentielle à toutes les industries, évidemment, encore plus dans l’industrie créative.

Le pouvoir des émotions comme moteur de la création

Sans émotion. On ne peut pas être touché et si on n’est pas touché, on n’a pas ce moteur interne qui permet d’avancer

Yann Rivoallan, directeur de la Fédération française du prêt à porter féminin

Delphine [00:05:00] Souvent, dans les organisations, il y a une lutte un peu en interne entre les créateurs, peut être moins aujourd’hui d’ailleurs, entre les créa et la logique business. Toi, ton cœur balance où? parce que généralement il y a toujours une sensibilité.

Yann Rivoallan [00:05:13] Il y a une chance chez Yann, c’est qu’il y a deux Yann. Il y a un premier Yann qui a eu comme premier business d’être photographe. Donc il y a évidemment. Il y a un premier Yann qui est bien sûr créatif. Il y a un deuxième Yann qui a créé aussi une autre entreprise qui s’appelle The Other Store, qui à ce moment là était du pur business. C’était de l’e commerce, donc du commerce. Donc, entre la facette d’un côté créative et de l’autre la facette commerce, je crois faire partie de ces petits individus qui savent évidemment lier les deux. Donc, outre ce moment d’immodestie absolue, ce qui importe, c’est l’émotion. Donc l’émotion va être cette dimension essentielle pour pouvoir faire avancer les choses. Sans émotion. On ne peut pas être touché et si on n’est pas touché, on n’a pas ce moteur interne qui permet d’avancer. Après, pour réussir justement à mettre en place ces actions, pour que tout art, toute émotion soit retranscrit, il faut de l’organisation. Il faut des chiffres, il faut de la rentabilité et donc il faut de la gestion. Donc je pense qu’une bonne boite, c’est une société qui est une association d’un développeur, d’un créatif avec un gestionnaire. Et s’il n’y a pas l’un sans l’autre, en fin de compte, ça ne peut jamais marcher.

Comment appréhender les enjeux du métavers et de la réalité virtuelle?

il va falloir mettre en place toute une série de contraintes, de façon à éviter de se perdre dans ce monde virtuel

Delphine [00:06:21] Aujourd’hui, on parle de beaucoup de sujets à la French Touch, on parle de réalité virtuelle, on parle de métavers, de création de produit, de réel. Est ce que selon toi, ce n’est pas paradoxal parfois, quand on dit que peut être le métavers, l’engouement que l’on a, c’est ce qui va nous sauver, nous permettre de développer cette industrie alors que finalement on parle de ce qui est irréel. Toi dans la fédération du prêt à porter tu es plutôt dans le réel?

La jeune génération est déjà extrêmement engagée dans le monde virtuel

Yann Rivoallan, protagoniste du festival We are French Touch

Yann Rivoallan [00:06:45] On va partir sur le terrain. C’est à dire, Les enfants de dix ans actuellement sortent pour près de 75 % d’entre eux moins d’une heure par jour. On est emprisonné dans une prison, on sort plus en fin de compte qu’un enfant de dix ans de chez lui. Partant de ce principe de se dire que dans le monde actuel, il y a un monde irréel dans lequel on entre peu ou pas. Ben si parce que la jeune génération y est extrêmement.

La vraie obligation je crois ce fait à deux niveaux. Un de comprendre la complexité du monde entre le réel d’un côté et le virtuel de l’autre. Et comment est ce qu’on arrive à lier les deux? Deux dans la capacité à pouvoir mettre des contraintes. Parce que si on est uniquement dans un monde virtuel, on perd une forme de réalité. Donc il va falloir mettre en place toute une série de contraintes, de façon à éviter de se perdre dans ce monde virtuel. Trois de comprendre dans cette réalité comment est ce qu’on peut avoir aussi une véritable responsabilité puisqu’on ne peut pas être dans un monde physique avec trop de consommation d’énergie, de la destruction s’il y a matière première ou un manque d’inclusion qui crée aussi des inégalités. Donc il y a un mix entre comprendre le véritable équilibre entre le virtuel, le réel, et de comprendre dans le réel et le virtuel, quelles sont les limites aussi qu’on doit mettre en place, de façon à ce que l’homme et tout l’environnement soit capable de vivre sur quelque chose de vrai et de véritable.

Comment injecter de l’humain dans cette industrie ?

entre la forme liée à l’émotion et le fond qui est lié à cette richesse, on arrive à avoir une dimension, je pense, extrêmement humaine.

Delphine [00:07:57] Et c’est vrai que sur 2Goodmedia, je m’intéresse beaucoup à l’humain, même si je parle d’industrie. Comment est ce qu’on injecte de l’humain et des émotions dans tout ça?

Yann Rivoallan [00:08:05] Ce qui caractérise l’être humain, c’est l’émotion dont j’ai pu parler tout à l’heure. À partir du moment où on crée de l’émotion, on arrive à avoir une véritable dimension humaine, puisqu’on va être au delà de ce rapport froid qu’on pourrait avoir dans d’autres niveaux. Le deuxième point, c’est que ce qui est aussi la force de l’être humain, c’est cette capacité à aller aussi au fond des choses, avec une véritable intelligence. Et donc il y a ce mix entre je vais créer de l’émotion pour pouvoir faire avancer et deuxièmement je suis capable de réfléchir au fond de moi, à comprendre véritablement, avec une véritable profondeur, ce qui fait avancer les choses et grâce à ça, à travailler ce fond. Et entre la forme liée à l’émotion et le fond qui est lié à cette richesse, on arrive à avoir une dimension, je pense, extrêmement humaine.

Delphine [00:08:46] Merci beaucoup Yann. Merci d’avoir écouté cet épisode enregistré avec Yann Rivoallan invité au festival We are French Touch . Si vous avez aimé cet épisode vous aimerez certainement l’épisode enregistré avec Marie Blondiaux, DG de Red Corner et Coven, une femme puissante dans l’industrie des jeux vidéo. Retrouvez l’ensemble des épisodes de cette journée sur le site Web de 2Goodmedia.com. Vous retrouverez également les photos de l’événement ainsi que la transcription des épisodes du podcast en trois langues français, anglais, italien. A très bientôt ce 2goodmedia.

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