Si je vous dis que les créatifs ont le pouvoir de changer le monde. Que me répondez-vous? J’ai commencé chaque interview de cette série spéciale de podcasts enregistrée à la Weare French Touch, de cette façon. A présent, c’est l’heure de la pause déjeuner dans le lobby de We are. Parlons jeux vidéo et réalité virtuelle avec Marie Blondiaux, directrice générale de Red Corner et Coven.
Qui est Marie Blondiaux?
C’est la directrice générale de Red Corner et Coven, productrice de contenus utilisant les nouvelles technologies Web, VR, AR.
L’apport fondamental du côté français, il est dans le fait que nous savons raconter des histoires avec ces nouveaux outils et ce, peu importe l’outil dont on parle (Web, RV, AR)
Marie Bondiaux, DG de Red Corner et Coven
Ce que peut vous apprendre cet épisode Podcast :
- comprendre ce qu’est le festival We are French Touch
- découvrir l’écosystème français des jeux vidéos
- la prise de risque éditoriale quelles que soient les technologies utilisées (web, réalité virtuelle, réalité augmentée)
- le female gaze français dans l’industrie des jeux vidéos
- les nouveaux usages de ces technologies et leur adoption
Qui suis-je ?
Je suis Delphine Souquet et je vous souhaite la bienvenue sur 2goodmedia. On m’appelle un peu la Loïc Prigent du podcast car ma spécialité, c’est de couvrir en podcast les backstages des grands événements des industries créatives, en France et à l’étranger.
Qu’est-ce que le festival We are French Touch?
Pour l’expliquer simplement, j’ai coutume de dire que la French Touch c’est comme la French Tech pour les start-ups de la Technologie, mais dans les industries créatives
Delphine, fondatrice de 2Goodmedia
Le festival We are French Touch, c’est LE RDV immanquable des industries créatives françaises. Ce festival annuel est réalisé en co-création entre We are_ le Club des industries créatives (cf photo du siège de We are_ ci-dessus) et la BPI, la Banque Publique d’investissement qui accompagne les entrepreneurs.
Le but du festival We are French Touch est de promouvoir la transversalité des industries créatives dans tous les secteurs des industries culturelles et créatives (ICC) .
Pour l’expliquer simplement, j’ai coutume de dire que la French Touch c’est comme la French Tech pour les start-ups de la Technologie, mais dans les industries créatives, c’est à dire la mode, les jeux vidéos, les médias, la musique, le cinéma, etc. Je ne sais pas si je suis plus claire là. Et le dénominateur commun de ces industries c’est la créativité et l’innovation. Les leviers du digital et des nouvelles technologies (Web3, NFT, Métavers, AR, VR, etc) sont bien évidemment au coeur du développement des industries de la French Touch.
Je pourrais aussi dire que la We are French Touch en fait c’est nous tous : speakers et participants de cette journée portes ouvertes exceptionnelle de rencontres et de networking,
Je vous emmène dans ce podcast chez We are_ , au 73 rue du Faubourg Saint-Honoré, dans l’ancien musée du parfum, juste en face du Bristol. Une adresse prestigieuse et un écrin ce magnifique immeuble haussmannien avec son jardin comme un havre de paix au cœur du 8e. Le club parisien héberge le plus grand événement qui célèbre les talents des industries créatives françaises. Entrepreneurs, dirigeants sont invités à raconter leurs expériences entrepreneuriales dans ce lieu de convivialité et d’ouverture où l’on peut discuter, networker, trouver de futurs partenaires.
Intro sur ce podcast enregistré avec Marie Blondiaux au festival We are French Touch
La réalité sur le temps d’adoption de ces nouvelles technologies
le monde technologique et notamment la réalité virtuelle a beaucoup avancé à coup de prophéties …
Marie Blondiaux
Elle représente la French Touch aux USA et dirige deux sociétés qu’elle a fondées ou co-fondées avec une autre femme puissante comme elle. Elle, c’est Marie Blondiaux, directrice générale de Red Corner et de Coven dans le secteur des jeux vidéo.
Marie Blondiaux [00:00:43] Je pense qu’aujourd’hui le monde technologique et notamment la réalité virtuelle a beaucoup avancé à coup de prophéties et d’un imaginaire de la technologie qui change tout, qui révolutionne tout très vite. Alors que l’histoire nous prouve que les temps d’adoption et ça c’est vrai depuis, la télé et même le jeu vidéo, et même quand bien même ces temps se resserrent énormément, le temps d’adoption et le temps de l’usage sont assez longs. Tout le monde ne va pas s’équiper d’un casque de réalité virtuelle du jour au lendemain. En revanche, de plus en plus de gens vont le faire parce qu’ils auront fait des expériences positives intéressantes sur laquelle ils ont créé du lien. Et quelque part, ça demande une compréhension de l’usage assez fine, qui n’est pas seulement le fait d’imposer une technologie. Et ça, je pense qu’on a des choses à défendre là-dedans.
Marie Blondiaux, productrice et symbole de la Weare French Touch (contenus web, VR, AR)
l’écosystème français, à la fois de soutien, mais aussi de formation, d’investissement, permet de faire des vraies prises de risque éditoriales sur des projets de nouvelles technologies
Marie Blondiaux
Delphine [00:02:03] Bonjour, je suis ravie de te croiser aujourd’hui, donc tu viens de terminer la présentation de la prise de risque que vous prenez dans le monde du jeu vidéo, de la réalité virtuelle. Tu es un symbole de la French Touch.
Marie Blondiaux [00:02:16] Moi, je suis productrice. J’ai deux sociétés, une qui s’appelle Red Corner, qui existe depuis dix ans, qui est dédiée à la création numérique sous toutes ses formes. Et une deuxième Coven que j’ai cofondée avec Céline Tricart qui est une société, elle, dédiée aux jeux vidéos. Et dans les deux cas, l’idée, c’est que l’écosystème français, à la fois de soutien, mais aussi de formation, d’investissement, permet de faire des vraies prises de risque éditoriales sur des projets de nouvelles technologies. Donc ça peut être du jeu, ça peut être des applications de réalité virtuelle en réalité augmentée. Ça peut être des parcours, des installations plein de formes très très différentes.
L’histoire de Red Corner
l’apport fondamental du côté français, il est dans le fait que nous savons raconter des histoires avec ces nouveaux outils
Et ce qu’on sait faire, c’est raconter des histoires et prendre le risque de raconter des histoires avec des nouvelles technologies. Ça, c’est quelque chose qui existe depuis assez longtemps, en tout cas sous plein d’autres formes artistiques qui nous ont précédées. Pour nous Red Corner ça a commencé au moment du web documentaire, arte et France Télévisions ont beaucoup cherché à porter des récits sur le web, puis de façon assez naturelle, parce que nous savions raconter des histoires. Nous sommes passés du web documentaire à la fiction en réalité virtuelle. Et donc je dirais que le savoir-faire, la vision, l’apport fondamental du côté français, il est dans le fait que nous savons raconter des histoires avec ces nouveaux outils et ce, peu importe l’outil dont on parle.
Femmes dirigeantes et la French Touch
Marie Blondiaux, dirigeante au sein de la French Touch
Delphine [00:03:37] Tu parlais des femmes dans le monde du jeu vidéo. Est-ce que vous êtes une équipe féminine alors?
c’est important pour nous de se réunir en tant que femmes dans le jeu vidéo ou il y a encore très peu de femmes dirigeantes
Marie Blondiaux [00:03:44] Dans Coven, que j’ai co-fondé avec Céline Tricart qui est une créatrice et productrice française qui vit à Los Angeles, nous sommes donc deux femmes dirigeantes. C’était hyper important pour nous, à la fois parce qu’on se connait et qu’on travaille très bien ensemble. Mais aussi, et c’est important pour nous de se réunir en tant que femmes dans le jeu vidéo ou il y a encore très peu de femmes dirigeantes. Le monde avance petit à petit, ou ce monde-là avance petit à petit, évidemment.
Mais avoir deux figures de proue en prises de décision qui soient des femmes, est quelque chose d’hyper important à la fois pour l’interne, c’est à dire la façon dont on recrute nos équipes, et on est très sensible aux questions de diversité, d’inclusion, mais aussi à l’externe. C’est à dire que, à la fois vis à vis du public auquel on cherche à s’adresser, qui est en priorité un public féminin et de nos investisseurs potentiels et de nos coproducteurs potentiels. C’est important de pouvoir montrer que les joueuses sont un marché et les femmes sont aussi des créatrices et ont totalement accès aux jeux vidéo.
Femmes puissantes
Delphine [00:04:45] Vous avez la sensation d’être des femmes puissantes, d’ouvrir la voix, un peu, dans ce que vous faites.
Marie Blondiaux [00:04:52] Ouvrir la voix? Je ne sais pas, parce qu’il y a quelques prédécesseurs qui sont arrivés avant et qui nous soutiennent. En tout cas, on a pas mal d’accompagnement de ce côté-là. Puissante? Ouais, absolument. Dans le sens ou on a l’impression que nos récits intéressent réunissent aussi des convictions, des émotions qui sont celles d’aujourd’hui. Après puissantes, au sens de domination et d’écrasement? Non, pas du tout. On est plutôt dans une optique assez large et d’ouverture à la fois dans les contenus et les équipes avec lesquels nous travaillons.
Les usages et le temps d’adoption des nouvelles technologies (AR, VR)
Delphine [00:05:30] Justement, tu paraît à la fin des usages que l’on va faire de tout ça? Est-ce que justement, toi, tu as des valeurs que tu veux exprimer? Est-ce que tu penses que le fait d’être deux femmes dirigeantes, un peu pionnières, vous avez un rôle à jouer dans l’usage que l’on fera de ces outils?
Marie Blondiaux [00:05:47] Je pense qu’aujourd’hui le monde technologique, et notamment la réalité virtuelle, a beaucoup avancé, à coup de prophéties et d’un imaginaire de la technologie qui change tout, qui révolutionne tout très vite… Alors que l’histoire nous prouve que les temps d’adoptions et ça c’est vrai depuis la télé et même le jeu vidéo, et même quand bien même ce temps se resserre énormément, le temps d’adoption et le temps de l’usage sont assez longs.
Tout le monde ne va pas s’équiper d’un casque de réalité virtuelle du jour au lendemain. En revanche, de plus en plus de gens vont le faire parce qu’ils auront fait des expériences positives intéressantes sur laquelle ils ont créé du lien. Et quelque part, ça demande une compréhension de l’usage assez fine, qui n’est pas seulement le fait d’imposer une technologie. Et ça, je pense qu’on a des choses à défendre là dedans. Oui, évidemment.
Les créatifs ont-ils le pouvoir de changer le monde?
Discussion avec Marie Blondiaux, dirigeante au sein de la French Touch
Delphine [00:06:39] Si je te dis que les créatifs ont le pouvoir de changer le monde, est ce que c’est quelque chose qui te parle?
on a eu la chance depuis dix ans d’avoir généré des émotions extrêmement positives autour de nos contenus.
Marie Blondiaux [00:06:46] Oui, j’ai l’impression que oui. Les créatifs peuvent changer le monde. Ils peuvent y contribuer. Sans doute chacun est à la hauteur de ce qu’ils peuvent faire. Les messages, les histoires qui sont, qui doivent être racontées, qui résistent à tout un pipe technologique qui est parfois complexe, eh bien, elles sont fortes. Et oui, quand on les partage vraiment, quand elles sont reçues. Et on a eu la chance depuis dix ans d’avoir généré des émotions extrêmement positives autour de nos contenus. Quand ça se passe, ça, ça marche et ça change en profondeur.
Delphine merci. C’était un plaisir.
Série spéciale de podcasts enregistrés à la Weare French Touch
Le lien direct audio de cet épisode enregistré Live à la Weare French Touch est en début d’article. Si vous avez aimé cet épisode vous aimerez sûrement celui enregistré avec Yann Rivoallan, directeur de la Fédération française du prêt à porter féminin sur le pouvoir des émotions. Retrouvez l’ensemble des épisodes de cette journée sur le site Web de 2Goodmedia en trois langues français, anglais, italien ou sur votre plateforme d’écoute préférée (Spotify, ITunes, Apple Podcast, Deezer, …). Vous retrouverez également les photos de l’évènement ainsi que la transcription des épisodes du podcast . A très bientôt sur 2Goodmedia.
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